Né en 1816, Jean-François (dit Chéri) PASSENAUD (mon ancêtre à la 5ème génération), fils d’une Puydômoise et d’un Cantalien de Saint-Flour, aura passé l’essentiel de sa vie entre Billom (où il est né et décédé) et Thiers, pour ses activités professionnelles.

Jean-François PASSENAUD (Thiers)
Le petit Jean-François PASSENAUD (dessiné par on ne sait qui, on ne sait trop quand) [coll. personnelle]

Jean-François Passenaud obtint son diplôme de bachelier en Droit en 1838 et fut par la suite licencié en Droit et avocat. Il acquit une charge d’avoué à Thiers en octobre 1842 :

Nomination de Jean-François Passenaud en tant qu'avoué à Thiers
Nomination de Jean-François Passenaud en tant qu’avoué à Thiers [coll. personnelle]

C’est d’ailleurs en organisant la succession de son activité professionnelle qu’il rencontrera un certain Joseph FOUILLEUL (arbre en ligne), avocat, qui finira par épouser sa fille, Gabrielle PASSENAUD (arbre en ligne). Tant qu’à faire !

De l’homme de loi à l’homme politique, il n’y a parfois qu’un pas, sûrement parce que parler beau aide beaucoup pour s’adresser aux électeurs. Jean-François Passenaud était un Républicain, et je suis tombé sur plusieurs documents (affiches électorales, professions de foi…) dans nos papiers de famille.

Document de campagne électorale à Thiers (signé Passenaud)
Document de campagne électorale à Thiers (signé Passenaud) [coll. personnelle]

Un politicien un peu poète aussi, lorsqu’il répondait en 1880 aux attaques de trois conseillers municipaux, dans un tract imprimé :

Ce que j’étais avant 1848, je le suis en 1880 :
Soldat de la Liberté, parce qu’à tout elle donne la vie !
Soldat de la République, parce qu’elle doit être la formule de la justice !
Soldat de la Démocratie qui élève et non de celle qui abaisse !

PASSENAUD,
Conseiller Général

Selon une notice bibliographieque publiée dans Histoire de l’administration civile dans la province d’Auvergne et le département du Puy-de-Dôme1 (1902), mon ancêtre fut en effet élu conseiller général du canton de Thiers aux élections du 9 avril 1876 :

[…] il fut élu par ce canton conseiller général du Puy-de-Dôme aux élections du 9 avril 1876. Il resta en fonctions jusqu’aux élections du 1er août 1880, époque où il fut battu avec 252 voix par M. Guillemin Betant, maire de Thiers, qui en obtint 1,941, sur 3,796 votants et 5,363 inscrits. Il mourut à Billom le 23 septembre 1887.2

Battu à 252 voix contre 1941 ? Humpf, le bilan politique de Jean-François Passenaud n’était peut-être pas si bon (mise à jour 14h13 : j’avais lu un peu vite, et comme le souligne judicieusement Hervé dans son commentaire ci-dessous, Jean-François Passenaud a probablement été battu de 252 voix à cette élection, ce qui lui faisait un score de 1689 voix et non de 252.)

Si je vous parle de ce parcours professionnel et politique où la maîtrise de la parole joue beaucoup, c’est parce que je suis tout récemment tombé sur un numéro de 1833 de La France Littéraire dans Gallica. Une longue chronique se félicite des « triomphes de notre jeunesse » et cite les valeureux élèves récompensés durant l’année scolaire écoulée, dont :

Au collége de Billom, les élèves qui se sont le plus distingués, sont, en philosophie : M. Vidal, de Vertaison ; en rhétorique, M. Passenaud, de Billom.3

Avocat, avoué, politicien. L’avenir du jeune orateur Passenaud était donc tracé depuis son adolescence !

  1. Ouvrage qui contient d’ailleurs plusieurs références à des interventions du conseiller général Passenaud dans les séances de l’assemblée départementale. []
  2. Page 833. []
  3. Pages 500-501. []