Le problème quand on ne manie pas (ou ne veut pas manier) avec nuance le vocabulaire de la généalogie et qu’on écrit un article sur le sujet des rachats d’archives, c’est qu’on risque parfois de se faire mal comprendre.

C’était un peu le cas mercredi, dans cet article du Figaro au titre quelque peu racoleur, pour parler des achats de fonds privés par les sites généalogiques et d’un possible appel au privé pour la mise en ligne d’archives d’état-civil. Cet article s’intitule en effet « Des pans entiers de l’état civil vont passer aux mains du privé« .

Un instant, j’ai bien cru qu’Ancestry allait pouvoir acheter des registres d’état-civil à nos chères archives départementales. D’autres s’en mêlent et s’emmêlent un peu les pinceaux : un message fait actuellement le tour des listes de discussions généalogiques en clamant qu’Ancestry vient d’obtenir « le droit de détenir les archives d’état civil« .

Il s’agit en fait d’une « précieuse collection privée de copies d’actes de naissance, de décès et de bans de mariages » pour laquelle le site américain Ancestry a acquis la diffusion en ligne. Privée, la collection.

Les nouvelles collections sur le site d'Ancesty

Non mais vraiment, il ne fallait pas de meilleur titre d’article pour déclencher une insurrection dans les salles de lecture !

Ne nous rassurons pas non plus trop vite. Si le patrimoine archivistique public demeure inaliénable, des prestataires privés pourraient bel et bien acheter le droit de numériser des archives publiques pour les mettre en ligne. Et sûrement pas gratuitement.

L’article du Figaro fournit en tout cas à ce sujet un très intéressant panorama de ce qui est déjà en place (numérisations et mises en ligne publiques) et de ce qui nous attend quant aux mises en ligne privées de fonds publics. Une lecture qu’on complètera avec les judicieuses précisions de Guillaume de Morant sur GénéInfos, par qui j’ai pris connaissance de l’article du Figaro.