Avant que les archives en ligne ne se mettent enfin à me concerner, je pratiquais plutôt la généalogie intensive. J’ai la chance d’être tombé sur de nombreux documents de famille à exploiter, ce qui m’a permis, à mes débuts, même avec une remontée généalogique de moindre importance, de me consacrer au touffu feuillage plutôt qu’aux longues branches.
Jusqu’alors, je partageais mes ancêtres avec des groupes de « cousins » d’importances très variables à mes yeux : partager un ancêtre avec 10 à 40 personnes sur lesquelles seule une moitié de demi-douzaine voit dans la généalogie une passion saine, c’est tout à fait acceptable !
Pendant cette période, j’avais beau chercher sur Geneanet ou autres sites généalogiques, je ne trouvais quasiment personne qui partageait des recherches sur les mêmes branches que moi. Je ne pouvais donc pas débloquer faute de vacances en dépôts d’archives, et surtout ne trouvais pas de nouvelles têtes avec qui partager mon maigre savoir ancestral.

Maintenant que je commence de plus en plus à pratiquer la généalogie extensive, grâce notamment aux archives en ligne de la Mayenne, je constate un changement de mentalité. Pas celle des autres, ils font ce qu’ils veulent. Juste la mienne. J’ai… peur des cousins !
Car plus je remonte le temps, plus le nombre de descendants potentiels d’un ancêtre augmente. Et comme tout le monde a déjà exploité la Mayenne en ligne avant moi, mes branches mayennaises sont forcément déjà bien présentes sur Geneanet. De clic en clic, la terrible réalité s’annonce étourdissante : je ne suis pas le seul descendant ! Et là… allez savoir pourquoi, mais accepter le fait que je doive désormais partager certains ancêtres fétiches avec des centaines d’autres personnes, avec des dizaines de généalogistes, ça me fait tout drôle.

Je suis peut-être un peu trop exclusif. La généalogie c’est du partage, mais suis-je réellement obligé de partager mes ancêtres à moi ? On est forcément heureux de se découvrir des cousins, qui plus est partageant la même passion et le même intérêt pour nos ancêtres, en s’échangeant des documents.
Mais parfois, allez… avouez ! ne vous arrive-t-il pas de penser que cet ancêtre, niché au fin fond de son XVIIIème siècle, c’est le vôtre, et pas celui d’un autre ?